mardi 15 mars 2011

Le rodéo n'est pas une tradition québécoise

Samedi soir, tel que promis, je me suis rendue manifester devant le Centre Bell où avait lieu un rodéo organisé par Le Festival Western de St-Tite. C'est ce qu'ils disaient dans la publicité mais je ne crois pas que les québécois sont assez braves pour affronter un taureau. Donc ce devaient être des américains qui ont proposé d'organisé le tout. Et ils ont empoché le fric car c'est le style des québécois, le fric faut pas qu'il reste ici, on le laisse sortir n'importe comment.

Alors donc, j'ai vu défiler tous ces crétins, bedaine par en avant, gros cigare, puf! puf! La majorité étaient souls avant d'arriver. Tout le village de St-Tite était en ville: les 2,000 habitants.

Qu'ils portent des bottes à talons hauts, un manteau long qui bat au vent à la John Wayne et un chapeau western et qu'ils dansent des danses en ligne ou des sets carrés, je n'ai aucune objection. Mais ce qui me dérange énormément c'est le fait d'amener des taureaux et des petits veaux dans le milieu de l'arène et de s'acharner dessus jusqu'à leur casser le cou ou une patte. Ça, dans mon livre c'est de la cruauté. S'acharner sur des animaux apeurés, électrocutés et leur exiger un comportement qui n'est pas naturel comme de sauter ou ruer, c'est de la cruauté.

Tous ces crétins qui attendaient à la billetterie, j'ai eu le temps de les examiner. Ils se pensaient drôles, pour eux c'était une belle sortie. Y en a même qui sont arrivés, complètement souls, en limousine et qui ont titubé jusqu'à l'intérieur. Faut le faire, dépenser autant de $$$ pour aller voir de la cruauté animale.

C'est pas parce qu'on leur a pas dit. Il faut féliciter Melissa qui, derrière le mégaphone, les a invectivé pendant une heure et demi sans arrêter et leur a expliqué où elle était la cruauté et qu'ils n'avaient pas d'affaire à amener des enfants voir un tel spectacle. Des petits bouts de chou que les parents traînaient par la main et qui ne savaient même pas ce qu'ils faisaient là. Un rodéo ce n'est pas une sortie de famille.

Ben, les québécois sont tellement poltrons qu'après s'être fait dire qu'ils n'étaient pas plus brillants que les romains qui s'organisaient des jeux sanglants, y en a pas un qui a reviré.Tout le Québec profond était en ville. Même la dame qui a traversé nos lignes avec son manteau de fourrure; elle savait ce qu'on faisait là et elle a passé en vitesse, la tête baissée en pensant surement qu'on était pour lui arracher son manteau. On aurait dû.

Et le crétin qui est venu nous fumer son cigare dans la face, il avait tellement rien à dire qu'il a seulement passé une remarque futile sur la tuque d'une manifestante. Ça volait pas haut.

Une militante avait eu la bonne idée le jeudi précédent de faire une plainte à la spca car on sait d'avance ce qui se passe dans ce genre de spectacle. Ben, la meilleure c'est qu'un homme l'a rappelée le lundi, sans s'identifier, pour lui dire que si on avait vu quelque chose ou si quelqu'un avait vu quelque chose, de recontacter la spca et ils verraient ce qu'ils peuvent faire. C'est comme retourner un appel à l'heure du diner quand on ne veut pas parler à la personne ça. Autrement dit, les inspecteurs pourris de la spca ne voulaient rien faire.

Ils auraient au moins pu assister au spectacle et monitorer la cruauté. Ça leur aurait fait quelque chose à écrire dans leur rapport annuel. Ils font si peu que le rapport annuel doit pas être bien long. A part tuer les animaux..... Les québécois se sont plus époumonné pour dénoncer les joueurs de hockey qui se sont plantés la face dans la vitre la semaine passée que toute la cruauté animale au Centre Bell samedi soir. Les images ont tourné en boucle toute la semaine et ont fait le tour des Etats. Mais les images de samedi soir, baf.

Même aréna, des êtres vivants dans les deux cas, les deux espèces ont été malmenées et blessées, les uns étaient là par choix, les autres pas.