mardi 30 octobre 2012

Il faut sortir les animaux de compagnie de la juridiction du MAPAQ

Le MAPAQ, c'est comme les fourrières, ce n'est pas là pour protéger les animaux. D'ailleurs le syndicat (UPA) qui mène au MAPAQ n'est pas là non plus pour protéger les animaux de ferme. On n'a qu'à suivre la description de ce qui se passe aux encans, dans le transport et les abattoirs pour voir que ces bonhommes-là n'ont pas de coeur.

A la lecture de l'article suivant, on comprend que tout le monde s'en fout et que les inspecteurs du MAPAQ trouvent plus facile d'harceler les petits refuges d'animaux de compagnie que de s'attaquer au traffic d'animaux dans les abattoirs et les encans, mettant en danger la sécurité alimentaire du Québec. C'est dans ces moments-là que je suis contente de ne pas manger de viande.

Pour ce qui est de l'abattoir halal, si jamais il y avait contamination, ce sont les musulmans qui vont écoper. S'ils ne connaissent pas mieux, c'est pas moi qui va les aider à faire leurs cruautés dans l'abattage.

http://www.lapresse.ca/actualites/quebec-canada/sante/201210/26/01-4587288-un-abattoir-halal-de-kahnawake-echappe-a-toute-surveillance.php


Publié le 26 octobre 2012 à 07h59
Mis à jour le 26 octobre 2012 à 07h59

Un abattoir halal de Kahnawake échappe à toute surveillance

Sur la Old Chateauguay Road, en plein coeur du territoire mohawk, de petites pancartes de bois annoncent l'abattoir Rice's Livestock.

Photo Bernard Brault, La Presse

Audrey Desrochers et Étienne Dupuis, collaboration spéciale

La Presse

Un abattoir de viande halal non agréé, situé dans la réserve amérindienne de Kahnawake, soulève des questions de salubrité.

Sur la Old Chateauguay Road, en plein coeur du territoire mohawk, de petites pancartes de bois annoncent l'abattoir Rice's Livestock. À l'intérieur de l'enceinte clôturée, tout près d'une cabine de toilettes chimiques, de vieux pneus jonchent le sol. Lors d'une visite récente, une vache morte, attachée aux quatre pattes et envahie par les mouches, trônait au centre d'une pièce sombre du bâtiment défraîchi.

Le propriétaire de l'abattoir, Thelbert Rice, explique qu'une vingtaine de consommateurs montréalais achètent sa viande halal chaque semaine. Les rites entourant ce genre d'abattage ne semblent pas toujours respectés. L'animal doit être en parfaite santé et être tué dans des conditions sanitaires irréprochables pour que sa viande soit considérée comme halal.

Le propriétaire ne s'inquiète toutefois pas de la qualité de la viande. «Il n'y a personne de mort, se défend-il. J'ai des enfants, j'ai une conscience, quand même!»

Questionné sur la fréquence des inspections de son entreprise, M. Rice affirme avoir la certification de l'Environmental Health Services, un organisme de Kahnawake. Sur un mur de l'abattoir, La Presse a d'ailleurs pu apercevoir un certificat d'inspection datant de 2006. «Je ne me souviens plus de la dernière inspection», avoue le propriétaire. L'organisme mohawk a néanmoins confirmé qu'il y fait des vérifications une fois par année. «Nous regardons les couteaux, les savons», a simplement dit l'inspecteur Mark Horne.

Tout abattoir sur le territoire québécois, y compris dans les réserves autochtones, se doit pourtant d'être agréé par le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec (MAPAQ) ou l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA). Dans un cas comme dans l'autre, les entreprises d'abattage doivent se soumettre à des inspections régulières. Vérification faite, Rice's Livestock n'est inscrit ni au fédéral ni au provincial. «Si la viande est vendue en dehors du territoire mohawk, c'est illégal de ne pas être agréé», assure Caroline Fraser, relationniste du MAPAQ.

Tombé entre deux chaises

Ni l'ACIA ni le MAPAQ n'étaient au courant de l'existence des installations de Kahnawake. Les sanctions prévues par l'ACIA pour les cas d'insalubrité sont sévères, mais elles ne s'appliquent qu'aux établissements agréés, selon l'agent de communication Guy Gravelle. Il laisse donc la responsabilité entre les mains de la province.

Au MAPAQ, des amendes de 5000$ à 15 000$ peuvent être données pour la première infraction. «Ça peut atteindre 45 000$ en cas de récidive», précise Caroline Fraser. Encore une fois, ces dispositions ne concernent que les abattoirs déjà agréés. «Dans le cas de Rice's Livestock, comme il est en territoire autochtone, les sanctions ne relèvent pas de notre compétence», expose-t-elle avant de renvoyer la balle dans le camp du fédéral.

Service au volant

Marc, producteur bovin de la Montérégie qui a demandé à taire son nom, a eu l'occasion de visiter l'abattoir. Il dit avoir été surpris par l'insalubrité des installations. «La viande est plus ou moins comestible, c'est certain!» lance-t-il. Il y vend tout de même ses vaches malades. «Au printemps passé, j'ai vendu une grosse vache qui faisait de la fièvre, a-t-il admis. Je fais 300$ cash en la vendant là-bas.»

Bien qu'il croie que des vaches saines sont aussi transportées à Kahnawake, il précise qu'il y a un «bon lot de vaches qui sont malades».

Selon lui, les animaux sont conduits jusqu'à la réserve par un transporteur de bétail après avoir transité par l'encan de Saint-Hyacinthe. «Là-bas, tout le monde se connaît. Quand quelqu'un a une vache à problème, il peut la passer de camion à camion au lieu de la débarquer à l'encan», explique Marc. Certains animaux malades sont ainsi vendus avant l'encan officiel.

Le directeur général de l'encan de Saint-Hyacinthe, Mario Maciocia, est bien au fait de ce commerce de stationnement. Il reconnaît que «les transporteurs et les producteurs se donnent parfois rendez-vous avant la vente aux enchères pour échanger des bêtes».

Thelbert Rice nie pour sa part que des animaux malades se retrouvent dans son abattoir. «Les gens qui se plaignent sont seulement jaloux parce que je suis indien et que je fais de l'argent sans vendre des cigarettes», se défend-il.



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En ce jour de l'Aïd, où les familles musulmanes sacrifient un animal en souvenir de la soumission d'Abraham à Dieu, voici quelques statistiques sur l'abattage rituel religieux au Québec.

1. Abattoirs sous juridiction fédérale, qui peuvent vendre leur viande partout au Canada et à l'étranger.

Parmi les 10 abattoirs québécois de bovins et de veaux sous juridiction fédérale:
 9 font l'abattage rituel halal

- 6 font l'abattage rituel casher

Parmi les 14 abattoirs québécois de volaille sous juridiction fédérale:
- 6 font l'abattage rituel halal
- 1 fait l'abattage rituel casher

2. Abattoirs sous juridiction provinciale, qui peuvent vendre leur viande au Québec seulement.

- 20% des abattages de viande rouge respectent un rituel religieux. La grande majorité sont des abattages halal.

- 1% des abattages de volaille respectent un rituel religieux.


Sources : Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) et Dr Thérèse Loubier, coordonnatrice des activités d'inspection du secteur des viandes au MAPAQ.



-Marie Allard