vendredi 29 novembre 2013

Le MAPAQ a perdu toute crédibilité



Suite à la saisie des chats du refuge de l’Opération Félix le 25 novembre, est-il possible de faire une action ? Sûrement.

Est-ce qu’on peut se mobiliser pour faire une action suffisamment importante pour qu’on en parle partout au Québec et même ailleurs ? Pas sûre.

Une chose est certaine, le froid vient de prendre et je n’ai pas la santé pour descendre manifester dans la rue.

Deux choses sont importantes ici. Les secouristes et rescues n’ont pas été consultées par les bureaucrates du MAPAQ sur les besoins des chats errants et leur bien-être. Dans le moment, elles sont visées par des inspections intempestives, inutiles et méprisantes. Les petits refuges et les résidences privées sont dans la mire des inspecteurs en viande du MAPAQ. Elles le seront encore plus dans l’avenir car les normes du P-42 n’ont pas été conçues pour s’appliquer au travail artisanal de terrain des refuges. Les secouristes demeurent isolées et vulnérables, donc des proies faciles pour les inspections.

Ce n’est pas comme courir après les gangs de rue qui élèvent des pitbulls pour les combats dans Hochelaga-Maisonneuve.

Si les fourrières peuvent faire tout ce qu’elles veulent, même s’installer une chambre à gaz et ne sont pas dérangées ni inspectées, tel n’est pas le cas des sauveteuses de chats. Elles demeurent toutes visées par les inspectrices et l’idée du permis c’est pour obtenir facilement les adresses. En se conformant au permis, on se trouve à leur donner la permission de rentrer chez nous le matin avant d’avoir déjeuné ou d’avoir fait le ménage.

Deuxième chose : au début de novembre, le lancement du règlement du permis d’opération nous a permis de voir jusqu’où le mépris pouvait aller : pour avoir un rabais sur le coût du permis, l’organisme devra en être un de bienfaisance. Le projet de règlement mentionnait un OSBL seulement. Les implications sont différentes et demanderont du temps et des $$$ pour se conformer sinon, il faudra payer le plein prix pour avoir un papier au mur.

Pour avoir vu le ministre Gendron répondre aux questions des médias au début du mois, je demeure convaincue qu’il n’est pas au courant de ce qui se passe à la Direction de Santé Animale. Dès que les questions sortaient des lignes fournies par ses bureaucrates en relations publiques, il ne savait plus quoi répondre.

Cette situation d’inspections est en train de déraper et ne rejoint pas l’idée que les québécois s’étaient fait de la protection des animaux de compagnie. Notre plainte pour cruauté contre la Ville de Charlemagne envoyée au MAPAQ depuis plus d’un an, n’a jamais été investiguée. Les photos d’une usine à chiots et de chiens en mauvais état envoyées avec une plainte depuis plus d’un mois n’ont pas fait l’objet d’une investigation encore. Durant ce temps-là, les chats de Charlemagne continuent à souffrir, les chiens continuent à geler sans manger et les petits refuges comme Opération Félix sont harcelés. Y a un sérieux problème dans les priorités du MAPAQ.

Le MAPAQ (et son entité antérieure Anima-Québec) a perdu toute crédibilité en protection animale depuis qu’on est sorti dans la rue demander la fermeture de la grosse usine à chiots de Lamarche & Pinard ce qui n’est jamais arrivé, ni la fermeture de la fourrière de St-Lin, du Berger Blanc et surtout des chambres à gaz. Au contraire toutes les fourrières en ont une maintenant.

Si les petits refuges et secouristes étaient subventionnés par le MAPAQ, ils auraient peut-être raison de venir voir ce qu’on fait mais je trouve que ces inspections sans motif sont de l’ingérence dans la vie privée des secouristes. De plus, les inspections sont faites sous fausses représentations. On fait toujours croire qu’il y avait une plainte mais on n’a aucun moyen de vérifier.

Si le refuge de l’Opération Félix ferme, ce sera une grande injustice pour les chats errants et tout le travail que l’équipe avait entrepris afin d’en sauver, de les organiser en colonies et d’en faire stériliser le plus grand nombre.

Les chats du refuge étaient de jeunes et bons chats. Ils ne méritent pas de mourir et de se faire transporter dans le froid vers un endroit inconnu  avec des inconnus. C’est un grand stress pour eux. Je ne crois pas pour une minute qu’ils seront mis en adoption, ils seront plutôt tués.  Il y a déjà trop de chats disponibles pour ça. Le refuge marchait sur les dons et les miracles et je crois qu’en gang on peut faire un autre miracle en demandant qu’ils soient remis à Opération Félix, même si c’est sous certaines conditions.

Toutes les activités de l’Opération Félix étaient couvertes par la générosité  des amis des chats, et ça ne leur donnait même pas de points.

Comme disait la vétérinaire sur place lors de la saisie, « ils n’ont pas l’air si malades, pourquoi les saisir ». C’est la question qu’il faut poser au Ministre et à Daniel Tremblay de la Direction de la santé animale.

Ils n’avoueront jamais que c’était une vendetta personnelle à mon endroit mais on peut avoir des semblants de réponse.


Les secouristes travaillent très fort et ont droit au respect de la société et des bureaucrates. Leur compassion pour les chats abandonnés ne doit pas être interprétée comme une tare mais valorisée et surtout aidée. Au lieu de les traiter de « madames chats » il faut les appuyer, les laisser travailler, leur fournir les outils et les $$$ pour contrer la surpopulation de chats au Québec et ainsi éviter des souffrances inutiles à tous ces petits êtres abandonnés. L’hiver est là et c’est urgent.
Il faut demander que l'inspection des résidences privées comme endroits de garde soit retirée du règlement car la Charte des droits mentionne bien que "la demeure est inviolable". Tant que les usines à chiots ne seront pas sous contrôle et les combats de chiens investigués, l'inspection des résidences sans plainte, juste pour voir, est une invasion de domicile et doit être traitée comme telle.