Suite à la saisie des chats du refuge de l’Opération
Félix le 25 novembre, est-il possible de faire une action ? Sûrement.
Est-ce qu’on peut se mobiliser pour faire une action
suffisamment importante pour qu’on en parle partout au Québec et même ailleurs
? Pas sûre.
Une chose est certaine, le froid vient de prendre et
je n’ai pas la santé pour descendre manifester dans la rue.
Deux choses sont importantes ici. Les secouristes et
rescues n’ont pas été consultées par les bureaucrates du MAPAQ sur les besoins
des chats errants et leur bien-être. Dans le moment, elles sont visées par des
inspections intempestives, inutiles et méprisantes. Les petits refuges et les
résidences privées sont dans la mire des inspecteurs en viande du MAPAQ. Elles
le seront encore plus dans l’avenir car les normes du P-42 n’ont pas été
conçues pour s’appliquer au travail artisanal de terrain des refuges. Les
secouristes demeurent isolées et vulnérables, donc des proies faciles pour les
inspections.
Ce n’est pas comme courir après les gangs de rue qui
élèvent des pitbulls pour les combats dans Hochelaga-Maisonneuve.
Si les fourrières peuvent faire tout ce qu’elles
veulent, même s’installer une chambre à gaz et ne sont pas dérangées ni
inspectées, tel n’est pas le cas des sauveteuses de chats. Elles demeurent
toutes visées par les inspectrices et l’idée du permis c’est pour obtenir
facilement les adresses. En se conformant au permis, on se trouve à leur donner
la permission de rentrer chez nous le matin avant d’avoir déjeuné ou d’avoir
fait le ménage.
Deuxième chose : au début de novembre, le
lancement du règlement du permis d’opération nous a permis de voir jusqu’où le
mépris pouvait aller : pour avoir un rabais sur le coût du permis,
l’organisme devra en être un de bienfaisance. Le projet de règlement
mentionnait un OSBL seulement. Les implications sont différentes et demanderont
du temps et des $$$ pour se conformer sinon, il faudra payer le plein prix pour
avoir un papier au mur.
Pour avoir vu le ministre Gendron répondre aux
questions des médias au début du mois, je demeure convaincue qu’il n’est pas au
courant de ce qui se passe à la Direction de Santé Animale. Dès que les
questions sortaient des lignes fournies par ses bureaucrates en relations
publiques, il ne savait plus quoi répondre.
Cette situation d’inspections est en train de
déraper et ne rejoint pas l’idée que les québécois s’étaient fait de la
protection des animaux de compagnie. Notre plainte pour cruauté contre la Ville
de Charlemagne envoyée au MAPAQ depuis plus d’un an, n’a jamais été
investiguée. Les photos d’une usine à chiots et de chiens en mauvais état
envoyées avec une plainte depuis plus d’un mois n’ont pas fait l’objet d’une
investigation encore. Durant ce temps-là, les chats de Charlemagne continuent à
souffrir, les chiens continuent à geler sans manger et les petits refuges comme Opération Félix sont
harcelés. Y a un sérieux problème dans les priorités du MAPAQ.
Le MAPAQ (et son entité antérieure Anima-Québec) a
perdu toute crédibilité en protection animale depuis qu’on est sorti dans la
rue demander la fermeture de la grosse usine à chiots de Lamarche & Pinard
ce qui n’est jamais arrivé, ni la fermeture de la fourrière de St-Lin, du
Berger Blanc et surtout des chambres à gaz. Au contraire toutes les fourrières
en ont une maintenant.
Si les petits refuges et secouristes étaient
subventionnés par le MAPAQ, ils auraient peut-être raison de venir voir ce
qu’on fait mais je trouve que ces inspections sans motif sont de l’ingérence
dans la vie privée des secouristes. De plus, les inspections sont faites sous
fausses représentations. On fait toujours croire qu’il y avait une plainte mais
on n’a aucun moyen de vérifier.
Si le refuge de l’Opération Félix ferme, ce sera une
grande injustice pour les chats errants et tout le travail que l’équipe avait
entrepris afin d’en sauver, de les organiser en colonies et d’en faire
stériliser le plus grand nombre.
Les chats du refuge étaient de jeunes et bons chats.
Ils ne méritent pas de mourir et de se faire transporter dans le froid vers un
endroit inconnu avec des inconnus. C’est
un grand stress pour eux. Je ne crois pas pour une minute qu’ils seront mis en
adoption, ils seront plutôt tués. Il y a déjà trop de chats
disponibles pour ça. Le refuge marchait sur les dons et les miracles et je
crois qu’en gang on peut faire un autre miracle en demandant qu’ils soient
remis à Opération Félix, même si c’est sous certaines conditions.
Toutes les activités de l’Opération Félix étaient
couvertes par la générosité des amis des
chats, et ça ne leur donnait même pas de points.
Comme disait la vétérinaire sur place lors de la
saisie, « ils n’ont pas l’air si malades, pourquoi les saisir ». C’est
la question qu’il faut poser au Ministre et à Daniel Tremblay de la Direction
de la santé animale.
Ils n’avoueront jamais que c’était une vendetta
personnelle à mon endroit mais on peut avoir des semblants de réponse.
Les secouristes travaillent très fort et ont droit
au respect de la société et des bureaucrates. Leur compassion pour les chats
abandonnés ne doit pas être interprétée comme une tare mais valorisée et
surtout aidée. Au lieu de les traiter de « madames chats » il faut
les appuyer, les laisser travailler, leur fournir les outils et les $$$ pour
contrer la surpopulation de chats au Québec et ainsi éviter des souffrances
inutiles à tous ces petits êtres abandonnés. L’hiver est là et c’est urgent.
Il faut demander que l'inspection des résidences privées comme endroits de garde soit retirée du règlement car la Charte des droits mentionne bien que "la demeure est inviolable". Tant que les usines à chiots ne seront pas sous contrôle et les combats de chiens investigués, l'inspection des résidences sans plainte, juste pour voir, est une invasion de domicile et doit être traitée comme telle.