vendredi 11 juillet 2014

Lettre ouverte à Anie Samson


Madame Anie Samson

V.P. comité exécutif

Ville de Montréal

 

Re : Réglementation anti-animaux

 

Madame,

 

J’ai écouté votre entrevue à la radio hier et il est de mon devoir pour la protection des animaux de Montréal, de vous mettre en garde contre les notions que certaines personnes essaient de vous faire adopter.

Licence pour chats

Il est faux de croire que licencier les chats va responsabiliser leurs propriétaires. Sans une campagne d’éducation sérieuse et des incitatifs, les québécois étant ce qu’ils sont, ils vont simplement mettre le chat à la rue plutôt que de le déclarer même si au départ vous avez idée que la licence soit gratuite.

Déjà que votre taux de licences pour chiens n’est pas élevé, seuls les propriétaires de chats responsables (et peureux) vont enregistrer leur félin.

Ce que je vois là c’est un moyen détourné pour ne pas dire malhonnête de faire le recensement des animaux dans la ville pour mieux les contrôler et par la bande mieux contrôler leurs humains.

Incitatifs

Tant qu’il n’y aura pas une politique générale de stérilisation des chats et des chiens à prix modiques, oubliez ça. Même chose pour le micropuçage. Ce ne sont que des vœux pieux ou une autre façon de donner des contraventions.

Vous ne pensez pas que les montréalais en ont assez ?

Pour le moment, certains arrondissements paient la stérilisation de chats errants mais si une personne adopte un chat qui a été abandonné, elle est prise avec les frais faramineux de vétérinaires.

Sans compter la réglementation contradictoire dans ces mêmes arrondissements qui remettent les chats férals dans leur environnement tout en interdisant de les nourrir.

Je crois sincèrement aux avantages de la micropuce mais à $100 pièce, ce sont seulement les propriétaires responsables qui vont la payer. Les autres, ayant peur aux frais et amendes s’ils viennent à perdre leur chat, vont éviter cette procédure et si elle devient obligatoire, vont mettre le chat dehors tout en le nourrissant. Il ne vit plus chez eux donc ne leur appartient plus.

On est loin de solutions magiques.

 

De plus, je ne sais pas pourquoi vous parlez du « Modèle Calgary ». Ce qu’on a oublié de vous dire c’est que ça fait au moins 10 ans que ce modèle ne fonctionne plus, que l’auteur a pris sa retraite et que les habitants de Calgary en étaient très heureux car ils en avaient ras le bol des amendes.

Comme vous le verriez dans une opinion que j’aurais aimer vous annexer de Merritt Clifton, journaliste américain et chercheur réputé, il en fait l’analyse et met en garde les villes qui voudraient s’en inspirer. (http://www.animals24-7.org/2014/06/03/should-vets-report-vaccination-clients-to-pet-licensing-agencies/

 Surtout si vous essayez de couvrir vos frais avec le prix de la licence. L’administration du système que vous voulez instaurer coûte trop cher et vous allez y engloutir des millions $. Aussi bien en prévenir le public.

Déjà que l’escouade canine de la ville ne peut pas administrer la population de chiens sans faire de gaffes, de faire disparaître des animaux que les maîtres ne peuvent plus retrouver, je ne peux m’imaginer que si vous étendez le système à la grandeur de l’ile ça aura plus de succès.

Le but de mon pavé dans votre trou d’eau c’est pour vous faire prendre conscience qu’on vous a donné de fausses informations qui ne sont pas applicables au Québec. Vous dites toujours qu’au Québec c’est différent bien dans ça aussi la mentalité est différente.

Par exemple ce n’est pas une petite campagne à 15 jours du Festival des déménagements qui va empêcher les abandons. Je pense qu’une grande campagne auprès des propriétaires de logements locatifs (et pourquoi pas une réglementation) aurait été plus efficace. Ce n’est pas l’animal qui est malpropre c’est l’humain qui en a la charge.

Tant que les inspecteurs n’auront pas compris non plus qu’un chat ça vit, mange et chie la nuit, qu’à 7 hrs du matin il y a un risque que la litière soit souillée et les bols vides , alors là on s’enligne vers des abus, des invasions de domicile à l’encontre de la Charte et des dénonciations anonymes pour régler des différends qui n’ont rien à voir avec les animaux.

Etes vous prête, madame Samson à faire la part des choses et à traiter les propriétaires d’animaux avec civilité ? Ils sauront vous le rendre et même à aller jusqu'à vous aider à mettre votre système sur pied si vous savez les respecter et pas seulement en mots dans un dépliant; ça prend des actions concrètes.

 

 

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